dimanche 28 février 2016

Lettres à Lucilius de Sénèque

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Après avoir lu « Quitte Rome ou meurs » de Romain Sardou, un roman épistolaire fondé sur les « Lettres à Lucilius » de Sénèque, j’ai dû franchir le pas suivant par consulter ces lettres de Sénèque moi-même. C’est en fait un bon moment pour ça, car maintenant je suis aussi en cours de lire « Essais » de Montaigne. Ce livre célèbre contient suffisamment de références à l’œuvre de Sénèque pour qu’il faille la peine pour me plonger dans ces lettres illustres. Ils sont disponibles sur internet. J’ai lu la collection sur Wikisource, la traduction française des lettres à l’origine écrites en latin par J. Baillard, Hachette, 1914.

La collection comprend 124 lettres qui touchent à un grand nombre de sujets. Il y a des lettres sur la vie quotidienne romaine mais aussi sur de sujets plus métaphysiques comme le stoïcisme. Les lettres contiennent beaucoup de citations des autres œuvres philosophiques. Par exemple, Sénèque donne à la fin de maintes lettres une parole mémorable d’un quelconque philosophe grec ou romain comme une « fleur dérobée aux jardins d’autrui ». Ces « fleurs » sont souvent des citations d’Épicure.
Malgré la diversité de sujets traités, il y a quelques termes clés qui reviennent régulièrement : « l’affermissement de ses principes et la diminution de ses désirs », « la pauvreté, l’âme, la sagesse » et « la signification de la mort et du suicide ». C’est une chose intéressante comment Sénèque présente fréquemment la pauvreté comme la façon la plus sûre de développer la sagesse et de « purifier son âme ». Par exemple, il écrit : « Il est beau de n’être pas gâté par la compagnie des richesses ; il y a de la grandeur à rester pauvre au milieu d’elles, mais plus de sécurité à ne les avoir pas ». Cette insistance à la sobriété est intéressante et un peu ironique, car je crois que Sénèque lui-même était un homme extraordinairement riche.

Bien que les lettres soient des textes philosophiques qui contiennent souvent des arguments difficiles à suivre et des phrases compliquées, la plupart de la collection est raisonnablement facile à lire. En effet, les lettres constituent une sorte de matériel scolaire pour apprendre le français. C’est aussi pour ça que j’ai lu cette collection de lettres avec un tel plaisir.

Après avoir terminé « Les lettres à Lusilius » je crois que je devrais aussi découvrir un peu l’œuvre d’Épicure. C’est un philosophe grec dont je connaissais déjà le nom mais pas encore son œuvre. Alors, après avoir d’abord terminé « Essais » de Montaigne, ce qui va durer encore un peu de temps, je vais explorer l’œuvre d’Epicure. J’espère qu’il est également facile à lire que Sénèque…

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