samedi 28 novembre 2015

« La Supplication » de Svetlana Alexievitch

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Le désastre de Tchernobyl est bien connu. On connaît la cause de l’accident, une épreuve échouée, et ses conséquences. On peut trouver les statistiques sur les suites humaines : sur le nombre de morts et de malades et sur le nombre de gens déplacés et déracinés. On a accès aux chiffres sur l’environnement détruit.

À l’époque, j’ai lu beaucoup sur cet accident de Tchernobyl ; les suites, les coûts humains et les coûts écologiques. Bien qu’ils ne soient pas toujours très clairs ou même crédibles.
Svetlana Alexievitch a ajouté une contribution précieuse à tous ces chiffres et connaissances techniques : les histoires des gens qui ont survécu Tchernobyl. Durant trois années, elle a voyagé et questionnée des travailleurs de la centrale, des anciens fonctionnaires du parti, des médecins, des ouvriers et des soldats qui ont dû réparer l’installation nucléaire et nettoyer les environnements. Elle a aussi parlé avec des émigrants et avec des personnes qui se sont installées dans la zone interdite. Elle présente tous ces témoignages en forme de monologues. C’est une nouvelle perspective historique sur l’accident de Tchernobyl, une perspective humaine et touchante.

mercredi 25 novembre 2015

Thérèse Raquin d’Émile Zola

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Ma première œuvre d’Émile Zola. J’espère que ses autres romans soient un peu plus positifs, car ce livre offre une histoire vraiment noire. Thérèse Raquin est une jeune femme qui a été éduquée par sa tante, Mme Raquin. Elle prend pour époux Camille, son neveu d’une santé précaire. Quelques années après la noce, elle trouve un amant, Laurent, un ami de son époux. Une femme et deux hommes, alors un excédent d’un homme, en effet, un excédent d’un époux.

C’est un roman psychologique du XIXe siècle, pleine d’émotions et frustrations. C’est un roman plein de caractères médiocres et égoïstes et méchantes. C’est un roman déprimant et sans espoir. C’est un texte dans lequel on trouve très fréquemment des mots comme épouvanté, épouvante et atroce…

Cependant, c’est aussi un roman que j’ai lu avec plaisir. Après les premiers chapitres, on sait déjà que l’histoire va se dérouler d’une façon effrayante et que les choses dégénéreront. Pourtant, l’auteur a trouvé un déroulement qui a dépassé toutes mes attentes sombres. Malgré toute la misère pour les protagonistes, c’est un bon livre qui vaut la peine. L’écriture est attrayante avec beaucoup de métaphores fortes. 

dimanche 22 novembre 2015

« Les heures souterraines » de Delphine de Vigan

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Un livre imposant et oppressant sur deux personnes déprimes, Mathilde et Thibault. Mathilde, mère de trois enfants, est une chercheuse d’environ trente-cinq ans qui travaille dans un bureau. Thibault est un médecin de quarante-quatre ans. Il est célibataire et, comme Mathilde, il vit et travaille à Paris. Ils ne se connaissant pas.

Mathilde a perdu son époux il y a dix ans à cause d’un accident de la route. Elle éduque ses enfants à elle seule. Pour quelconque raison, son patron a commencé à lui harceler il y a neuf mois. Elle se trouve maintenant dans une situation impossible. Elle a perdu ses projets, elle ne reçoit plus des communications du travail et ses collègues se distancient d’elle. Elle s’est isolée systématiquement de toutes les affaires dans son bureau. Elle ne comprend pas pourquoi la situation dégénère de plus en plus chaque jour et elle ne peut pas trouver une issue.

« Un brillant avenir » de Catherine Cusset

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Une histoire de famille présentée comme deux histoires séparées. Le personnage principal, Elena, est une femme roumaine. Dans la première histoire, nous suivrons Elena quand elle est encore une jeune adulte qui vit chez sa famille en Roumanie. Dans la deuxième histoire, nous la suivrons quand elle est plus âgée et mère d’un fils. Le thème de chaque histoire est l’affrontement entre les souhaits des parents et les intentions opposées de leurs enfants. Les chapitres de chaque histoire s'alternent.

Au commencement, nous sommes au début des années 1960, Elena a environ quinze ans. Quelques années plus tard, elle rencontre Jacob, un jeune homme juif. Ils tombent amoureux et ils veulent se marier. Les parents d’Elena n’acceptent pas du tout ce mariage et ils l’interdisent. La plus importante raison pour cette opposition est leur crainte que Jacob et Elena décideront plus tard à s’expatrier en Israël. Selon les parents, un homme juif « voudrait éduquer ses enfants chez sa propre famille en Israël ». Les parents ne veulent pas qu' Elena quitte son pays, ils ne veulent pas perdre leur fille. À cause du rideau de fer, les Européens de l’Est ne pouvant pas voyager à l'étranger, seulement aux pays du bloc de l’Est. Si Elena part pour Israël, ses parents ne la verront jamais. En plus, ils ne croient pas qu’une femme chrétienne puisse avoir un bon avenir dans un pays juif. Ça serait un perte du talent.

vendredi 20 novembre 2015

« Magnus » de Sylvie Germain

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Un texte puissant. C’est puissant à cause du thème de l’histoire et grâce au style littéraire. C’est un thème lourd, l’histoire d’un petit enfant allemand qui est né juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. En grandissant, il découvre des faits terribles sur son enfance et sur ses parents. Il consacre le reste de sa vie à trouver sa vraie identité et à chercher la réponse sur la question qui est-il ? Le style du livre est poétique. Il y a des longues phrases fluides avec beaucoup de métaphores.

Magnus, c’est l’ours en peluche. C’est la seule chose de son enfance qui reste encore à l’enfant. Magnus, c’est le nouveau nom choisi par l’enfant pour lui-même après avoir grandi et après avoir découvert les secrets de son origine.

jeudi 19 novembre 2015

« Le Collier rouge » de Jean-Christophe Rufin

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Un petit livre, on pourrait dire une nouvelle, de Jean-Christophe Rufin. C’est une œuvre populaire sur Babelio.com : chaque semaine on publie une ou deux critiques sur ce livre. C’est une histoire simple qui se déroule en 1919, alors un an après la fin de la Première Guerre mondiale. Un prisonnier, un poilu distingué, attend sa condamnation par un juge militaire. Un chien brave attend son maître dehors.
L’histoire se déroule lentement avec des petites tournures. C’est une belle histoire pleine de symboles. On trouve du courage, de l'amour, de la trahison, de la compréhension, et de l’humanité. Le lecteur doit attendre jusqu'à la dernière page pour savoir le crime pour lequel le prisonnier sera condamné.

mercredi 18 novembre 2015

« La fin de l'homme rouge » de Svetlana Alexievitch

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Magnifique !

L’auteur a invité un grand nombre de gens à raconter leur enfance dans l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques et à partager leurs pensées et expériences en ce qui concerne les développements et changements sous Gorbatchev. Toutes ces histoires et ces pensées se sont couchées sur le papier dans ce livre. De plus, l’auteur présente des commentaires de gens inconnus enregistrés dans les rues. L’ensemble, les histoires personnelles et les commentaires, constitue un récit impressionnant et touchant.

On trouve beaucoup des sujets  dans ce livre ; la fierté des vrais communistes, la répression, l’angoisse, la pénurie, la vie en Sibérie, la Seconde Guerre mondiale, les développements sous Gorbatchev… Mais on trouve surtout des souvenirs personnels, les espoirs et les tragédies humaines. Évidemment, grâce à Soljenitsyne et d'autres auteurs, on connaît déjà la vie et le désespoir des prisonniers dans les camps et dans les prisons en URSS. Svetlana Alexievitch, elle, elle présente les histoires des citoyens normaux dehors les camps et les prisons.

dimanche 15 novembre 2015

« Le complexe de Di » de Dai Sijie

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Une histoire chinoise. Après ses études en France, où il a étudié la psychanalyse, Mou revient en Chine où il va exécuter son métier de psychanalyste. Il serait le premier psychanalyste chinois. Pour un tarif bas, il explique les gens leurs rêves. Nous sommes au début du XXIe siècle dans la campagne pauvre de la Chine, alors nous nous trouvons loin du côté est, la partie de la Chine riche et développé.
Après être revenu en Chine, Muo découvre que son ancienne amie Volcan de la Vieille Lune est emprisonnée pour avoir vendu des photos à des étrangers. Ce sont photos qui montrent la brutalité de la police chinoise. Pour effectuer sa libération, Muo doit suborner le juge Di. Si'l lui amène une vierge, le juge libérerait à son tour son amie emprisonnée. Alors, Mou doit trouver une vierge qui sera prête à partager le lit du juge.  

vendredi 13 novembre 2015

« Le rire de l'ogre » de Pierre Péju

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C’est l’histoire de la vie de Paul, un sculpteur français. Au début du livre nous sommes en 1963, donc presque vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un jeune garçon français, Paul, passe quelque temps dans un village en Allemagne. Bien que le village ait échappé à la destruction de la guerre, on y trouve quand même les conséquences de la guerre parmi les habitants. Paul est un garçon morose et sensible qui a perdu son père quand il avait 12 ans. Son père, un héros de la résistance française, a été assassiné. On n’a jamais pu résoudre ce meurtre. Pendant son séjour en Allemagne, Paul rencontre une jeune fille allemande, Clara. Elle fait une grande impression sur lui. Clara est une fille énigmatique qui pour une quelconque raison intrigue Paul. Après être revenu chez lui en Paris, Paul rencontrera Clara de temps en temps pendant le reste de sa vie.

lundi 9 novembre 2015

« Complètement cramé » de Gilles Legardinier

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C’est une chose pitoyable, je sais, mais je trouve la couverture de ce livre simplement irrésistible. Alors, j’ai emprunté le livre et cette fois j’ai eu de la chance, car c'est un livre sympathique.  
C’est une histoire simple. Andrew Blake, un homme d’affaires anglais, se décide à changer sa vie. Nous sommes au début du XXIe siècle. Andrew est veuf d’environ soixante ans et directeur d’une usine industrielle. Son travail ne lui satisfait plus. Il quitte l’Angleterre et commence à une nouvelle carrière en France : il devient majordome d’un vieux domaine. 

La propriétaire du domaine emploie trois autres employées : une cuisinière, un jardinier et une jeune femme de chambre. C’est une petite société, une peu fermée. On suit les événements quotidiens. Il y a des problèmes financiers et émotifs de la propriétaire, il y a des malentendus parmi les employées, et évidemment, il y a le chat Méphisto de la couverture.

dimanche 8 novembre 2015

« Le Petit Prince cannibale » de Françoise Lefèvre

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Un petit livre vraiment impressionnant : l’histoire d’une mère qui a décidé d’élever son plus jeune fils à la maison. Une chose normale, vous pensez, mais son fils est un enfant autistique. C’est un enfant silencieux et isolé avec un comportement étrange et toutefois destructif. On ne peut pas du tout discuter avec lui. Il est régulièrement sujet à des crises de colère.
La mère, elle aime son fils. Elle est sûre qu’elle peut aider son fils à se tirer d'affaire. Elle croit qu’il pourrait changer, qu’il pourrait devenir plus « normal » par lui aimer et surtout par lui éduquer lui-même chez elle. Alors, elle décide de lui garder à la maison au lieu de lui envoyer à une école spéciale ou à une institution.

samedi 7 novembre 2015

« D'après une histoire vraie » de Delphine de Vigan

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Une très bonne lecture !

Au début de l’histoire, nous nous trouvons chez l’auteur du livre « Rien ne s’oppose de la nuit », quelques années après sa publication. L’auteur raconte comment elle a survécu la publicité surabondante à cause de ce succès. Malheureusement, l’auteur se trouve maintenant sans inspiration pour écrire un nouveau livre. Elle est malheureuse et elle a développé une petite dépression nerveuse. En effet, elle ne peut plus utiliser un ordinateur ou même une plume sans tomber malade.
Heureusement, un soir, elle rencontre L., une belle femme qui deviendra rapidement une amie chère. Ils se trouvent d'accord sur toutes les choses sauf une : le sujet du nouveau livre. L’auteur, elle, voudrait écrire quelque chose de fiction. Son dernier livre, une œuvre non-fiction sur sa famille, a été un travail dur. Cependant, la nouvelle amie L. pense que la non-fiction est du rien et que les lecteurs attendent « du Vrai et de l'authentique ».  Elles ont de vastes discussions sur ce sujet.

« Un secret » de Philippe Grimbert

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Un garçon seul, qui s’imagine d’avoir un frère aîné fort et bien portant. Un garçon maigre et précaire qui ne ressemble pas beaucoup à ses parents qui sont, en revanche, sportifs et sains. Un garçon qui a surtout peur de décevoir son père. Un garçon qui découvert par sa vieille amie Louise que ses parents lui ont caché un secret terrible. Un garçon qui se tait après cette découverte par amour pour ses parents.

Un petit livre impressionnant qui présente une histoire familiale française de la Seconde Guerre mondiale. C’est une histoire simple, dans laquelle on trouve des sentiments mêlés comme l’amour, la trahison, et la culpabilité. Même si on a lu déjà beaucoup de livres sur le thème de la persécution juive et sur le sentiment de la culpabilité injustifiée des survivants, ce livre vaut la peine. En effet, on ne peut jamais lire trop d’œuvres sur ce thème, je crois que chaque histoire de cette époque est digne d’attention. 


C’est un bon livre qui se lit facilement et qui a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 2004.

Traité d'athéologie de Michel Onfray

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Malgré mon intérêt général pour la philosophie, je n’ai pas encore lu beaucoup de livres philosophiques français. Il y a quelques œuvres de Jean Paul Sartre sur ma liste, mais je les ai lus surtout car il est un auteur français célèbre et presque inéluctable (et je suis devenu un petit fan). En revanche, je ne connaissais pas du tout le nom de Michel Onfray, le philosophe français. J’ai découvert son œuvre après avoir lu une vidéo sur internet dans lequel il discute sur le thème « à quoi sert dieu » (dans un épisode du programme « Les grandes questions »). Un peu plus tard, j’ai eu de la chance : j’ai trouvé son livre « Traité d'athéologie ».

mardi 3 novembre 2015

« Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants » de Mathias Enard

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De retour à l’époque de la Renaissance : nous sommes en 1506 à Constantinople avec Michel-Ange, le grand artiste italien.  Il a été invité par le sultan puissant de concevoir un pont sur la Corne d'Or. C’est amusant de lire comment le sultan a rejeté les plans antérieurs de Léonard de Vinci, cet autre génie italien de cette époque.  
Quand il reçoit l’invitation du sultan, Michel-Ange, lui, il travaille au Vatican pour le pape. Malheureusement, il a un conflit sur le plan des affaires avec son client : on ne lui a pas payé pour son travail. Michel-Ange reste impuissant devant cette situation. Il est frustré et fâché à cause de ce traitement qu’il considère comme irrespectueux. C’est pour cette raison qu’il prend la décision de changer de client et d’accepter l’invitation du sultan : il va à Constantinople.

lundi 2 novembre 2015

« La mort aux chats » de Gérard de Villiers

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On dit qu’on ne devrait pas juger un livre à sa couverture. En revanche, on pourrait bien l’utiliser pour choisir ou pas un livre à la bibliothèque. J’ai découvert des auteurs très intéressants après avoir choisi un de leurs livres seulement pour sa couverture. Par exemple, les couvertures insolites de « Billie » et « Complètement cramé ! » m’ont guidé à des auteurs nouveaux  comme  Anna Gavalda et Gilles Legardinier. Il y a la couverture du livre « Rien ne s’oppose de la nuit », avec une  photo d’une femme attirante et intrigante par laquelle j’ai découvert l’œuvre impressionnant de Delphine de Vigan.