mercredi 23 septembre 2015

« Checkpoint » de Jean-Christophe Rufin

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Cinq Français, cinq humanitaires, voyagent dans un petit convoi de deux camions en Bosnie des années 90 du siècle dernier. Ils apportent des vêtements, de la nourriture et des médicaments pour les victimes de la guerre civile. Tous les cinq humanitaires ont des motifs différents pour participer à cette mission humanitaire : soit par, soit pour rendre justice soit à cause d’une volonté abstraite pour aider les gens. Le voyage est dangereux, ils roulent à travers un pays à feu et ce sont surtout les check-points où les choses sont les plus risquées. Passer le check-point, c’est le moment de la confrontation personnelle des humanitaires, soit avec des soldats réguliers et disciplinés, soit avec des milices irrégulières et imprévisibles. Ce sont les check-points qui forment les frontières concrètes entre les territoires de divers combattants. 

C’est un voyage difficile, car les cinq humanitaires, une femme et quatre hommes, ne forment pas un groupe intégré. Il y a des développements destructifs parmi les cinq protagonistes.  Bref, ils ne s’apprécient pas. Les deux camions sont vieux et peu fiables et les routes sont difficiles. Après avoir atteint leur destination, les humanitaires ont perdu pour la plupart leurs idéaux sur leur mission et peut-être sur les motifs de l’aide humanitaire en général.
C’est une histoire crédible dans le contexte d’une guerre civile cruelle et désespérée. Heureusement, il y a peu de descriptions de la guerre ou des atrocités dans ce livre. Cependant, les quelques descriptions sont suffisantes pour dessiner les milices barbares qui ont souillé leur pays et leur peuple pour des générations entières et pour exprimer l’impuissance frustrante des forces militaires de l’ONU.
Je trouve les questions sur les motifs des humanitaires provocantes et intéressantes. Les victimes, ont-ils seulement besoin d’aide humanitaire ou ont-ils surtout besoin des armes pour se défendre et pour garder leur humanité et leur fierté ? Pourquoi participer à l’aide humanitaire, est-ce vraiment et seulement pour aider les victimes innocentes de la guerre ou est-ce surtout pour attendre un objectif personnel ? C’est aussi pour ces questions que je trouve la postface de l’auteur, les dernières douze pages du livre, très informative.

C’est un livre facile à lire, une histoire captivante qui présente des questions intrigantes sur le phénomène de l’aide humanitaire dans les secteurs des combats.

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