lundi 24 août 2015

« Deux Femmes » d’Harry Mulisch

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Harry Mulisch est vraiment le plus grand écrivain néerlandais du XXe siècle. Heureusement, on a traduit ses livres les plus importants en français. Par exemple, on peut trouver sur Babalio.com environ dix livres traduits, comme « La Découverte du ciel », « l’Attentat » et aussi ce livre-ci « Deux Femmes ». Tous ses livres sont bien composés, mais ils contiennent souvent des références compliquées aux mythes et légendes grecques. Si on n’y est pas tellement familier, et c’est le cas pour moi, les livres de Mulisch peuvent être difficiles à lire, car il y a toujours une autre histoire au-dessous du récit principal. Après avoir terminé un livre de Mulisch, je dois toujours trouver plus des informations pour le comprendre vraiment. La lecture d’un œuvre de Mulisch peut être un travail dur !
Le livre « Deux Femmes » a été publié en 1975. Bien que la société néerlandaise fût alors déjà assez libre et tolérante, le thème de l’histoire, l’amour lesbien et le désir d’un couple lesbien d’avoir des enfants, était encore un peu nouveau et « difficile ». Aujourd’hui, c’est un thème presque sans intérêt aux Pays-Bas : le mariage est ouvert pour tous les couples, homosexuels ou pas. Deux femmes, c’est une histoire d’amour de Laura (35 ans) et Sylvia (20 ans) à Amsterdam au début des années 1970. C’est Laura qui raconte l’histoire, qui décrit ses sentiments, ses espoirs et ses frustrations. L’intrigue semble très simple, les femmes se rencontrent, il y a l’ex-mari de Laura qui désapprouve cette liaison lesbienne et il y a les relations compliquées entre les mères et leurs filles. (Ces relations constituent aussi un petit thème du livre). Donc tout est suffisamment clair et un lecteur non-intellectuel comme moi peut suivre tous les développements facilement.

Je trouve l’histoire captivante et émouvante, même sans comprendre toutes les références et tous les symboles. C’est ainsi que, sans cette compréhension, la fin de l’histoire est un peu inattendue. Une fin qui m’a touché en effet. Ce sont les références différentes dans le livre au mythe d’Orphée et d’Eurydice qui compliquent un peu les choses. Ces références sont très malignes, mais j’ai eu besoin de lire des critiques et des explications après coup pour vraiment comprendre toute l’histoire. Bien que j’aie lu ce livre au lycée en néerlandais il y a 35 ans, je l’avais oublié complètement avant que je l’aie relu en français.

Je crois que ce livre mérite un peu plus d’attention sur Babelio.com. C’est un relativement petit livre avec une histoire impressionnable et émouvante et pourtant réaliste. Un livre facile à lire malgré les références au mythe d’Orphée et d’Eurydice qui peuvent être un peu difficiles mais qui sont aussi véritablement malignes.